Source : huffingtonpost.fr (22 mai 2015)
RETRAITE – Le patronat a bouclé de nouvelles propositions sur les régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco avant la séance de négociation prévue le mercredi 27 mai. A priori, il y est allé fort : décote définitive sur les pensions pour les départs avant 67 ans, réversions plus tardives et fin de la caisse des cadres.
Révélée vendredi par le journal L’Opinion, cette liste de mesures drastiques pour renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco formulées par le Medef, la CGPME et l’UPA (Union professionnelle artisanale) devrait être transmise dans la journée aux syndicats, selon le quotidien. Les partenaires sociaux ont jusqu’à fin juin pour trouver un accord. L’Agirc (caisse des cadres) et l’Arrco (celle de tous les salariés du privé) sont en graves difficultés financières.
Les organisations patronales prévoient des mesures d’urgence qui visent 2,3 milliards d’euros d’économies annuelles dès 2017, 8,3 milliards en 2020, 12,2 milliards en 2030 et 17,1 milliards en 2040, selon ce document. L’objectif ? Ramener à zéro dès 2020 le différentiel entre cotisations encaissées et pensions versées, puis tenir cet équilibre, souligne le journal.
Décote de 22% en cas de départ à la retraite à 62 ans
Première solution de « rééquilibrage » préconisée par le patronat, les salariés seraient très fortement incités à prendre leur retraite à 67 ans. Ceux qui liquideraient leur retraite avant cet âge subiraient des abattements définitifs : 22% s’ils partent à 62 ans, 17% à 63 ans, 12% à 64 ans, 8% à 65 ans, 4% à 66 ans.
Ces mesures s’appliqueraient à partir de la génération née en 1957 pour les retraites prises à partir du 1er janvier 2017. En seraient exemptés les bénéficiaires des dispositifs de retraite « carrières longues », « pénibilité », « amiante », « travailleurs handicapés » et « aidants familiaux ».
Les retraités actuels seraient aussi mis à contribution. Leur pouvoir d’achat reculerait par l’effet d’une revalorisation des pensions inférieure de 1,5 point à l’inflation, sans pouvoir baisser toutefois les montants des pensions. Les sommes consacrées à l’action sociale reculeraient quant à elles de 2% par an.
La pension de réversion versée aux veufs et aux veuves ne serait plus accordée à partir de 55 ans mais de 60 ans et au prorata des années de mariage.
Le projet du Medef prévoit notamment la création d’un « régime paritaire unifié de retraite complémentaire » en janvier 2019, qui signerait la disparition de la caisse des cadres, dont les réserves pourraient se retrouver à sec dès 2018 si aucune mesure n’est prise.