Politique suivie par la Troïka : l’UNSA, avec la CES, se félicite des conclusions du Parlement européen

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L’UNSA, avec la Confédération européenne des syndicats (CES), se félicite du rapport adopté par la commission de l’emploi et des affaires sociales du Parlement européen (PE) dénonçant les conséquences sociales désastreuses des politiques imposées par la Troïka. Celle-ci composée de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) a, avec le soutien de l’Eurogroupe, conditionné les prêts octroyés aux États en difficulté (Grèce Portugal, Chypre et l’Irlande) à la mise en œuvre de programmes d’ajustement économique draconiens.

Cela s’est traduit notamment par une explosion du chômage en particulier celui des jeunes et la destruction importante d’emplois, le développement de la précarité de l’emploi et la détérioration des conditions de travail, une hausse de la pauvreté des travailleurs et de la classe moyenne, une attaque sans précédent des systèmes de protection sociale et du dialogue social sans atteindre les résultats escomptés en matière de croissance économique et de compétitivité. La commission du PE regrette que ce dernier ait été ignoré par la Troïka de même que les partenaires sociaux et l’Organisation internationale du travail (OIT). Elle souligne le manque de légitimé démocratique de la Troïka. Pour la commission du PE, il est temps de retrouver la situation sociale et de l’emploi qui a été détruite et de réparer les dommages occasionnés. Elle demande aux États membres et à l’Union européenne de mettre en place un plan de redressement social. Elle recommande à la Commission, à la BCE et aux ministres des finances de la zone euro de supprimer les mesures exceptionnelles qui ont été mises en place.

Pendant ce temps, la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen dresse aussi un bilan sévère de l’action de la Troïka dans ces quatre pays. Ce premier rapport d’enquête déplore le ralentissement économique et la régression sociale lorsque les ajustements budgétaires et macroéconomiques ont été apportés. Il déplore aussi des hypothèses trop optimistes notamment en matière de croissance, des erreurs d’évaluation des multiplicateurs budgétaires et donc des objectifs budgétaires manqués, une absence d’attention aux résistances politiques au changement dans certains États, une sous-évaluation de l’impact des politiques d’austérité ainsi qu’un manque de transparence, de légitimité juridique et de responsabilité démocratique de la Troïka.

Manifestement à la veille des élections européennes, les lignes bougent positivement et les conclusions des commissions du Parlement européen rejoignent les résultats du rapport établi par la CES. Mieux même, désormais elles préconisent un changement de cap, un plan de relance de l’emploi et le rétablissement des normes sociales. Ce sont les revendications que nous portons avec la CES dans le cadre de la campagne européenne « Une nouvelle voie pour l’Europe » dont un plan d’investissement européen.