Le mariage Orange-Bouygues Telecom aura-t-il lieu ?

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Source : Extrait lepoint.fr (31 mars 2016)

À l’issue de conseils d’administration, les deux groupes ont conclu que les discussions n’étaient « pas suffisamment avancées » pour acter ce rapprochement.

Les groupes Orange et Bouygues ont expliqué jeudi, dans deux communiqués, se laisser jusqu’à la fin du week-end à venir pour acter une décision définitive sur un rachat, ou non, de la filiale télécoms du groupe industriel par l’opérateur historique. À l’issue de conseils d’administration qui se sont tenus mercredi soir, les deux groupes ont acté le fait que les discussions n’étaient « pas suffisamment avancées » pour prendre une décision avant ce jeudi, date butoir initiale pour l’issue des négociations, et s’accordent donc quelques jours supplémentaires. Orange a précisé qu’il « réunira (it) son conseil d’administration pour examiner le résultat de ces discussions d’ici le (dimanche) 3 avril ».

Selon plusieurs sources proches du dossier, l’un des points de blocage se situerait autour de la valorisation d’Orange et Bouygues Telecom, du côté notamment de l’État. Interrogé par l’Agence France-Presse, le ministère de l’Économie s’est refusé à tout commentaire. « Il reste un peu de travail, voire beaucoup de travail. Ce délai ne présage pas, pour l’instant, l’issue des négociations, mais, dans tous les cas, elles ne devraient pas aller au-delà » du week-end, a-t-on indiqué à l’Agence France-Presse de source proche des négociations.

59 millions d’euros de perte pour Bouygues

Le partage des actifs de Bouygues Telecom avec Iliad-Free, le groupe de Xavier Niel, et Numericable-SFR, du magnat Patrick Drahi, ainsi que la question des risques, en cas de rejet de l’accord par l’Autorité de la concurrence, restent également des sujets sur lesquels les discussions doivent se poursuivre. Orange et Bouygues Telecom sont entrés en discussion le 5 janvier dernier en vue d’un rapprochement, qui ferait passer de quatre à trois le nombre d’opérateurs en France, une situation que ces derniers appellent de leurs voeux pour regonfler leurs marges.

Tout accord final devra ensuite être approuvé par l’Autorité de la concurrence, qui sera attentive à préserver un niveau suffisant de compétition sur le marché des particuliers comme des entreprises. En cas d’échec, SFR, Orange et Iliad ne devraient pas souffrir à court terme, puisque, comme l’ont démontré leurs résultats financiers 2015, ils ont redressé leurs comptes. Bouygues Telecom, en revanche, qui a creusé sa perte à 59 millions d’euros l’an dernier, sera à la peine pour continuer son chemin de façon autonome, et aura fort à faire pour remotiver ses troupes après une longue période d’incertitudes pour ses salariés