Vincent Bolloré veut un mariage avec Orange

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Source : lexpress.fr (4 mai 2016)

L’Autorité de la Concurrence va-t-elle donner son feu vert au rapprochement amorcé entre BeINSport et le groupe Canal+ qui discutent depuis la fin de l’année 2015 d’un accord de distribution exclusive, qui imposerait aux amateurs de sport en général et de football en particulier, de passer sous les fourches caudines de Canal+ et de CanalSat pour s’abonner à BeINSports ? Rien n’est moins sûr. Vincent Bolloré qui n’écarte pas une fin de non-recevoir de cet organisme tente depuis quelques semaines de rassurer les acteurs du football. Ainsi a-t-il récemment rencontré le nouveau patron de la Ligue de Football Professionnel (LFP), Didier Quillot, ainsi que les grands argentiers du foot français, auxquels il a expliqué que ce rapprochement n’aurait aucune incidence sur l’économie de ce sport, bien au contraire. Encouragé par l’Etat ce rapprochement risque pourtant de se heurter à des obstacles juridiques.

Inquiet de la dégradation des résultats du groupe Canal+, dont les abonnements s’étiolent dangereusement, l’industriel vise une stratégie de rechange calquée sur celle déployée par le patron d’Altice Médias et propriétaire de SFR, Patrick Drahi : l’agrégation et la fourniture de contenus à destination d’un grand opérateur de téléphonie mobile, auquel Canal+ et ses différentes plates-formes vont devoir s’adosser. « Mobile first » : voilà l’avenir et la planche de salut d’entreprises médias condamnées à changer radicalement de modèle et de politique d’abonnement. C’est ainsi que Vincent Bolloré s’est rapproché d’Orange. L’échec des discussions entre le champion français et son challenger Bouygues Télécom a en effet rouvert le jeu au profit d’un Vincent Bolloré soutenu par l’Elysée et décidé à s’allier avec le groupe de Stéphane Richard.

C’est en vérité ici le copié-collé de la stratégie mise en place par le même Vincent Bolloré de l’autre côté des Alpes, en Italie, où il prépare le mariage entre Télécom Italia, dont il est le premier actionnaire, ( avec 23,8% du capital) et Médiaset, l’empire audiovisuel de Silvio Berlusconi.