Orange : l’Etat entend rester un des principaux actionnaires

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Source : leparisien.fr (8 juin 2016)

L’Etat est « l’un des principaux actionnaires d’Orange et entend le rester », a assuré François Hollande lors de l’inauguration d’un centre de recherche et de développement du groupe de télécoms français à Châtillon (Hauts-de-Seine), alors que son ministre de l’Economie Emmanuel Macron avait évoqué fin mai un éventuel retrait.
« Nous considérons qu’il est nécessaire pour l’entreprise qu’il y ait cet actionnariat public, même s’il y a une diversité dans le capital », a fait valoir le président, l’Etat étant l’actionnaire de référence de l’entreprise dont il détient près de 23% du capital.
« Mais nous ne concevons pas la présence du capital public comme étant une ingérence ou une interférence parce que nous faisons confiance aux dirigeants d’Orange et à tous les personnels », a encore assuré François Hollande devant quelque centaines de salariés du groupe.
Fin mai, Emmanuel Macron avait estimé que l’Etat n’avait « pas vocation » à rester « de manière pérenne » au capital de l’opérateur Orange, tout en soulignant que le moment n’était pas « propice » à un désengagement. « Dès que les conditions de marché sont plus propices, il faut savoir céder », avait-il cependant souligné.
Reprenant par ailleurs des annonces faites quelques instants plus tôt par le PDG d’Orange Stéphane Richard, François Hollande a indiqué que « dès l’année prochaine, un million de foyers supplémentaires pourront être desservis en haut débit de qualité » par Orange, essentiellement en zones rurales. Ce nombre, a-t-il précisé, sera porté à 2,5 millions fin 2019.
Quant au téléphone mobile, il bénéficiera d’une anticipation de trois ans du plan de déploiement de la 4G par l’opérateur, dans ces même zones rurales qui, selon Stéphane Richard, seront couverte à 90% « dès 2019 au lieu de 2022 ».
Le président de la République a du reste répondu favorablement au patron d’Orange, qui a souhaité que le « cadre législatif, réglementaire et fiscal soit stabilisé » pour garantir ces déploiements.
« C’est vrai qu’il faut de la stabilité juridique, j’ajoute, fiscale, pour que vous puissiez être pleinement investis dans ces élargissements d’accès, je le comprends », a déclaré François Hollande, évoquant « une forme de contrat » entre l’Etat et le groupe.
« D’un côté, vous investissez pour le long terme et dans des territoires qui ne sont pas les plus favorisés de la République et, de l’autre côté, l’Etat doit vous assurer une sécurité, une stabilité législative, réglementaire et fiscale », a-t-il observé.
« Nous y veillerons », a conclu le président de la République.