En avant-première de la conférence sociale, la ministre en charge des Personnes handicapées, Ségolène Neuville, a réuni le 1er juillet les partenaires sociaux pour examiner avec eux les pistes et les mesures à développer pour améliorer l’insertion des travailleurs handicapés dans l’emploi.
Face au constat préoccupant où le taux de chômage des personnes en situation de handicap se situe autour de 22%, soit plus du double du taux de chômage global, l’UNSA estime qu’il faut aller au-delà de simples intentions et ne pas concevoir uniquement l’emploi des salariés handicapés au travers des dispositifs mis en place par les accords ou par le milieu protégé mais bien dans le cadre du droit commun.
L’analyse et les propositions de l’UNSA, portées par la secrétaire nationale, Martine Vignau, sont guidées par la nécessité d’identifier les ruptures afin de mieux construire les parcours professionnels et de vie. Davantage favorable aux mesures incitatives, l’UNSA considère qu’il faut traiter les sujets d’accompagnement, de formation, d’accès et de maintien dans l’emploi de façon concomitante afin d’impulser la dynamique indispensable pour réussir.
En matière d’accompagnement, c’est dès le plus jeune âge que l’enfant doit bénéficier d’un accompagnement adapté pour la globalité de ses temps de vie, dans et hors du temps scolaire en fonction de ses projets de vie et de scolarisation. Pour le jeune adulte, l’accompagnement doit se faire au long cours, il va au-delà de l’accès à l’emploi et il doit être pérennisé autant que de besoin.
Pour la formation, au moins trois axes sont à travailler :
– La formation des acteurs œuvrant dans le développement des politiques d’emploi des travailleurs handicapés : personnel du service public de l’emploi, du service public de l’orientation, personnel des ressources humaines tant dans le secteur privé que public, des managers, des élus des institutions représentatives des personnels…
– La formation des jeunes en situation de handicap en attente de formation et/ou exclus de tout dispositif : il s’agit principalement de ceux qui sont en contrat d’apprentissage, en alternance, en lycée professionnel ou en CFA, qui rencontrent d’importantes difficultés d’accès aux stages ou à l’emploi et se retrouvent souvent en rupture d’accompagnement.
L’UNSA demande l’ouverture d’un droit d’accès différé à une qualification professionnelle reconnue pour tous les jeunes en situation de handicap ayant connu une rupture dans le parcours. Ce droit différé devra s’accompagner d’une durée complémentaire de formation qui pourrait prendre la forme d’un abondement au niveau du compte personnel de formation.
– La formation des personnes handicapées, sujet majeur à traiter comme celui de l’accessibilité, de l’accès à l’emploi, le maintien dans l’emploi et la lutte contre la désinsertion professionnelle doit être construite dans le cadre du droit commun.
En ce qui concerne l’emploi et le maintien dans l’emploi, cela doit être pleinement inscrit dans la politique globale de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences. Par ailleurs, l’insertion socioprofessionnelle, le maintien dans l’emploi, le reclassement interne, la formation et promotion professionnelle des personnes handicapées nécessitent une sollicitation et participation accrue et systématique des services de santé au travail, l’implication et l’appui des représentants du personnel, des membres des CHSCT et des CE.
Les accords d’entreprises soumis à la négociation avec les partenaires sociaux sont des outils intéressants. Cependant, ils méritent d’être améliorés et ne sont pas exclusifs d’une discussion dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire (NAO). En effet, les accords ont avant tout pour objectif de remplir l’obligation d’emploi mais il convient de regarder dans le cadre de la NAO la qualité de l’emploi des travailleurs handicapés : CDI, CDD, temps partiel, déroulement de carrière, formation continue…