Le Tour de France dopé au très haut débit par Orange

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Source : usine-digitale.fr (23 juillet 2015)
A chaque étape du Tour de France, Orange doit déployer des moyens de communication en un temps record et parfois dans des conditions extrêmes pour assurer un débit suffisant et des conditions de réseau optimales. Un exploit « sportif  » pour l’opérateur historique, à la hauteur d’un des événements les plus suivis à travers le monde et que vous fait vivre L’Usine Digitale.

Dans la machine aussi bien huilée que représente l’organisation du Tour de France, Orange est une pièce maîtresse. Depuis plus de 15 ans, l’opérateur historique assure la mise en place du dispositif technologique nécessaire pour faire tourner les communications de la Grande boucle, du simple sms à la retransmission de flux vidéo en HD. Pour la dernière étape pyrénéenne reliant Lannemezan au plateau de Beille jeudi 16 juillet, Orange avait convié la presse pour une présentation des moyens déployés pour le Tour. L’occasion de découvrir de plus près ces coulisses technologiques peu connues du grand public et pourtant centrales pour le bon fonctionnement d’un des évènements sportifs les plus suivis à travers le monde.

UNE TRANSMISSION DE DONNÉES QUI TIENT À UN CHEVEU
Comme pour les coureurs cyclistes, les équipes d’Orange Event Solutions (la division dédiée à la couverture des grands évènements) sont confrontées à un nouveau défi à chaque étape. Du village départ à l’arrivée en passant par les permanences de l’organisation du Tour, les quelque 750 points intermédiaires et les différentes salles de presse (avec 8 réseaux Wi-Fi dédiés et un dispositif de visioconférence en HD), tout doit donc fonctionner comme sur des roulettes, avec notamment un réseau mobile en 3G+ et 4G densifié le long du parcours.

Illustration parfaite avec l’arrivée de ce 16 juillet au plateau de Beille, à 1780 mètres d’altitude, où les éléments se déchaînent avec une violente pluie et de la grêle, le tout à quelques minutes de l’arrivée des coureurs. Zigzaguant en pleine tempête entre les camions techniques avec son ciré jaune France Télécom, Henri Terreaux, capitaine expérimenté du navire Orange sur le Tour, veille à ce que ces condtions difficilles ne viennent pas mettre à mal les installations de l’opérateur. « On a eu quelques petits dysfonctionnements mais tout est sous contrôle », confie-t-il dans un moment de répis et visiblement soulagé de n’avoir pas eu à faire face à une coupure des signaux transmis aux différentes chaînes de télévison.

Les images et sons capturés sur la course sont transmis en liaison haute-fréquence à un avion-relai qui les renvoit ensuite vers la base mobile d’Orange, le centre névralgique des télecommunications sur le Tour, toujours situé au niveau du village d’arrivée. « 80% des images reçues par les téléspectateurs du monde entier viennent d’un de nos camions, poursuit Henri Terreaux, c’est donc une grande partie des signaux qui dépend d’un fil de fibre optique, aussi fin qu’un cheveu, et le reste via des liaisons satellites ».

450 habitants à reconnecter tous les matins
Pour assurer des conditions réseau optimales et un débit suffisant pour les connexions internet en très haut débit (plus de 1 Gbit/s), Orange dispose de trois imposants semi-remorques, capables de transporter les 12 tonnes de matériel et environ 25 kilomètres de câbles. Dans ces véritables centres téléphoniques sur roues, on trouve notamment six autocommutateurs (avec des PABX en voix sur IP et d’autres sur cuivre beaucoup plus traditionnels) pour les liaisons téléphoniques et numériques et une partie fibre. « Ici vous êtes en montagne avec des conditions un petit peu apocalyptiques donc nous avons déployé des faisceaux hertizens depuis Foix puis nous récupérons ce signal en tirant 10 kilomètres de fibres optiques depuis l’antenne la plus proche », explique Henri Terreaux. En cas de pépin, une petite borne « femtocell » permet d’avoir du réseau GSM autour du camion dans n’importe quelles conditions.

Chaque jour d’étape sur le Tour c’est le même rituel : une centaine de camions se positionnent au niveau de l’arrivée de l’étape, autant de « clients » à reconnecter. « Tous les matins nous avons 450 lignes à poser : c’est comme si un village de 450 habitants déménageait pendant la nuit et qu’il fallait recâbler tout le monde en deux heures en identifiant les nouveaux lieux de résidence pour adapter le signal en fonction des besoins de chacun », résume Henri Terreaux.

A quelques jours de la ligne droite finale sur les Champs-Elysées et pour la mythique étape de l’Alpe-d’Huez ce samedi 25 juillet, Orange se confronte à nouveau challenge technologique en établissant une liaison fibre optique 10 giga ethernet sur près de 140 kilomètres entre le village d’arrivée et l’aéroport de Grenoble-Saint-Geoirs ! De quoi permettre aux 150 camions-régies d’acheminer les directs TV vers les près de 190 pays fans de la Grande Boucle