Orange – Bouygues Telecom : et si le mariage ne se faisait pas ?

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Source : Lepoint.fr (12 février 2016)

Alors que tous les opérateurs sont d’accord pour passer de quatre à trois opérateurs, le rapprochement entre Orange et Bouygues Telecom traîne. Selon Le Canard enchaîné, l’État et Orange estiment que le mariage est une pure folie. Et Martin Bouygues met son grain de sel avec de trop fortes ambitions.

Le plus pertinent aurait été que Niel rachète Bouygues Telecom.

La phrase sort de la bouche d’un conseiller de François Hollande. Problème : Xavier Niel, le propriétaire de Free, et Martin Bouygues ne sont pas les meilleurs amis du monde. Au contraire. Selon le palmipède, Martin Bouygues n’entend pas laisser son opérateur partir pour des cacahuètes. Il a refusé un chèque de 10 milliards de Patrick Drahi et entend surtout rester sur le marché des télécoms pour « protéger ses salariés ».

Le scénario noir d’Emmanuel Macron

Le patron du groupe de BTP, de télécoms et de TF1 est gourmand : il veut obtenir 15 % minimum d’Orange, si mariage il y a, ce qui correspondrait aux 10 milliards déjà refusés à Patrick Drahi. Or, selon l’avis des spécialistes, l’opérateur ne vaut qu’entre « 5 et 6 milliards d’euros ».

Les craintes viennent surtout des rangs de l’APE, l’Agence des participations de l’État, et de la Banque publique d’investissement qui refusent de voir se réduire de trop leur 23 % dans Orange, notamment sous le seuil symbolique des 20 %. Autre scénario qui serait craint par Stéphane Richard, le patron d’Orange qui pousse à un rapprochement avec Bouygues Telecom : Vincent Bolloré pourrait s’inviter dans Orange en négociant l’apport de Telecom Italia où Vivendi (le groupe de Bolloré) détient à 14,1 %. Mais peut-on faire confiance au breton ? Après Havas et Canal+, ne risque-t-il pas de faire une bouchée d’Orange ?