Projet de loi El Khomri : les syndicats réformistes font la pédagogie de leurs revendications

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Source Extrait AEF Dépêche n°534470(14 mars 2016)

Les organisations syndicales « réformistes » ont défendu leur plateforme intersyndicale commune, samedi 12 mars 2016, en organisant des rassemblements un peu partout en France pour présenter leur point de vue sur le projet de réforme du droit du travail. Renforcement du CPA, retrait du barème prescriptif sur les licenciements abusifs, réécriture des critères de licenciement économique ou alignement du droit supplétif sur le droit actuel sont au nombre des revendications communes. Partenaires sociaux, organisations de jeunesse et pouvoirs publics doivent se réunir cet après-midi à Matignon, Manuel Valls devant présenter ses ultimes arbitrages sur le projet de loi.

La CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et l’Unsa, auxquelles s’ajoute la Fage, ont organisé, samedi 12 mars 2016, 120 rassemblements pour faire la pédagogie de leurs revendications sur le projet de loi porté par Myriam El Khomri.
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En premier lieu, les cinq organisations réformistes demandent que les deux articles sur les licenciements soient largement amendés. En premier lieu, les organisations demandent aux pouvoirs publics de revenir sur le plafonnement des indemnités prud’homales pour les licenciements abusifs. « Nous refusons tout barème prescriptif », précise Luc Bérille, secrétaire général de l’Unsa, pour qui il vaudrait mieux s’en tenir à un barème indicatif comme le prévoit la loi Macron de l’an dernier. Ensuite, les cinq organisations demandent une réécriture des critères des licenciements économiques,
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Divergences affichées sur le principe référendaire

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« L’Unsa est aussi, pour sa part, en désaccord avec la validation des accords à 30 % par référendum », déclare Luc Bérille à la tribune.

Le numéro un de l’Unsa, Luc Bérille pointe dans son discours « l’extension du forfait jour sur décision unilatérale de l’employeur, la modulation du temps de travail passant de 1 an à 3 ans, la modification forcée du contrat de travail en cas d’accord d’entreprise portant sur l’emploi entraînant, en cas de refus du salarié, un licenciement individuel ».
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INTERSYNDICALE DU 18 MARS

« Soit le gouvernement comprend que les salariés ne peuvent être des variables d’ajustement que, au gré des entreprises et des besoins financiers, on bouge sans contrôle et sans sécurisation de leur situation, et il commence à modifier son texte comme nous le lui demandons. Soit il pense qu’il s’en sortira par quelques ajustements à la marge par une énième manœuvre politique et dans ce cas, nous serons sur son chemin et, avec d’autres si nécessaire, c’est dans la rue et en masse qu’il nous trouvera », conclut Luc Bérille (Unsa). Les pouvoirs publics doivent rendre leur copie dans l’après-midi, lors d’une réunion multilatérale à Matignon. Charge à chacun ensuite d’analyser les évolutions et de consulter ses instances. Quoi qu’il en soit, l’ensemble des organisations syndicales et des organisations de jeunesse ont prévu de se retrouver en intersyndicale, vendredi 18 mars, pour faire le point. Si les amendements portés par l’exécutif, les organisations réformistes pourraient décider de rejoindre les plus contestataires qui demandent le retrait du texte, et prendre part à la mobilisation du 31 mars prochain