LE BORE-OUT EST-IL PIRE QUE LE BURN-OUT ?

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Source : gqmagazine.fr (7 avril 2016)

Alors que le burn-out est en phase d’être reconnu comme maladie professionnelle, un mal plus insidieux mais plus répandu croît irrémédiablement dans les recoins obscurs de l’entreprise.

Le bore-out, ou épuisement professionnel par l’ennui, touche près de 30% des salariés français, comme nous l’apprend l’émission de France Culture Les Pieds sur Terre consacrée à ce sujet et diffusée le 6 avril. Un chiffre retentissement, surtout lorsqu’on le compare aux 4,5% des salariés français diagnostiqués comme atteints d’un burn-out, un phénomène qui a su gagner en crédit aux yeux de l’opinion publique et des services de santé. Si le burn-out est la maladie imputée aux hyperactifs du travail, faut-il dire du bore-out qu’il est la pénitence des paresseux ? Pourtant, les dommages qu’il inflige sont plus dévastateurs encore que ceux de son cousin travailleur.

Le bore-out est une dégradation de la santé mentale et physique d’un individu souffrant d’inactivité chronique. Si l’on ne peut encore dire à partir de quelle durée l’ennui se change en névrose, il est probable qu’un individu ayant une quantité de travail égale ou inférieure à deux heures par jour développe des symptômes d’épuisement professionnel par l’ennui au bout de quelques mois de vacuité. Quels sont-ils ? Suicide, dépression, crises d’épilepsie, angoisse, vertiges, tremblements, perte de mémoire, risque de maladies cardio-vasculaires etc. Un assortiment qui vous fait remercier le ciel d’avoir des journées bien remplies, même si ça vous laisse moins de temps pour jouer à Candy Crush. Les secteurs les plus touchés par le bore-out sont ceux consistant majoritairement en une activité de veille (concierge, gardien, policier en planque), la fonction publique et les métiers ayant subit « une informatisation et une robotisation des tâches », explique le Pr. Bourion. L’ennui poussé à son paroxysme peut être extrêmement déroutant pour l’esprit, n’oublions pas que l’oisiveté est mère de tous les vices.