Burn-out, licenciement, faillite… comment se relever après une situation de crise ?

Revue de Presse

Source : capital.fr (16 avril 2021 )

Burn-out, licenciement, faillite… Pour réussir à refaire leur vie, nos témoins ont su trouver en eux leur motivation la plus intime. Autant de sources d’inspiration.

Un échec n’est jamais facile à accepter. Un rebond ne va jamais de soi. Nos huit témoins ont tous dû mobiliser des trésors d’introspection, de self-bienveillance et de résilience afin de mobiliser, en eux et autour d’eux, les ressources nécessaires pour sortir de l’ornière. Résultat : aujourd’hui tous ont retrouvé ou façonné un job qui leur correspond bien plus que celui de leur vie d’avant.


Julie Poinsignon, 37 ans, ex-cheffe de projet chez AG2R, aujourd’hui épicière

Son moteur. L’envie d’entreprendre dans un projet en phase avec ses valeurs.

Son parcours. Pendant cinq ans, Julie Poinsignon pilote des projets au sein d’une mutuelle santé. ‘Le poids hiérarchique et l’inertie au sein de ce grand groupe me minaient. C’était frustrant, énergivore. J’avais cette impression d’être inutile, que rien n’allait changer, que je sois là ou non. Je gagnais pourtant bien ma vie’, raconte-t-elle. Elle négocie une promotion, obtient une augmentation… puis démissionne. ‘Je m’étais prouvée que j’étais capable d’être payée comme mes homologues masculins, j’avais eu ma reconnaissance.’ Depuis toujours, l’envie d’entreprendre la titille. L’envie d’être en accord avec ses valeurs de solidarité et d’écologie, aussi.

Le premier confinement lui fait revoir ses priorités, sa façon de vivre, de consommer. Avec sa voisine, désormais amie, elle décide de se lancer dans la création d’une épicerie zéro déchet à Cergy-Pontoise. En six mois, le duo rédige le business plan, cherche des fournisseurs, trouve un local, négocie auprès des banques, se forme. C’est un succès. ‘J’ai complètement changé de vie et j’en suis heureuse. Aujourd’hui, personne ne me dit quoi faire, je suis ma propre cheffe, je choisis mes collègues, j’ai trouvé un meilleur équilibre entre ma vie personnelle et ma vie pro, beaucoup moins de charge mentale… Il y a eu quelques écueils pendant la période de création, mais se tourner vers les solutions plutôt que de ruminer a permis de voir le projet se concrétiser rapidement et, finalement, de façon fluide’, sourit Julie, qui aide aujourd’hui d’autres porteurs de projet à concrétiser leurs idées.

Le décryptage de Sophie Michalet, coach en transformation (hoame.fr). ‘Il est bon de s’écouter ! Les injonctions à la réussite sont parfois lourdes à porter : un bon poste, si possible dans une grande entreprise, un bon salaire et le statut social qui va avec. Tout cela ressemble à une vie que d’autres ont peut-être dessinée pour Julie. Et souvent, un événement brutal et soudain – ici le confinement – incite à reformuler ses priorités, écouter le petit enfant en nous. Julie a toujours eu envie d’entreprendre, d’être sa propre patronne. Après avoir nourri son besoin de reconnaissance, elle choisit de s’occuper de son besoin d’indépendance. Comment s’en inspirer ? En apprenant à rester attentif à ses besoins.’


Serges Ngassa, 42 ans, ex-responsable communication et recherche de fonds chez Médecins sans frontières, aujourd’hui agriculteur et artisan chocolatier

Son moteur. Le besoin de résultats concrets.

Son parcours. Pendant huit ans, chez Médecins sans frontières, Serges lève des sommes considérables pour venir au secours de milliers de personnes en grande situation de pauvreté. ‘Mais les populations restaient malnutries, j’avais cette sensation que, chaque année, la situation était la même, voire empirait. Dès qu’on résolvait un problème, un autre apparaissait. J’avais envie de trouver une autre solution, plus durable, qui permette à des familles de gagner dignement leur vie et limite l’exode rural si fréquent en Afrique.’

Il lance sa plantation de cacao au Cameroun, tout en continuant à travailler au sein de MSF. Jusqu’à ce que l’association humanitaire lui offre la possibilité de suivre une formation de torréfacteur et de se consacrer entièrement à son projet. Après un an de formation, il obtient un prêt d’honneur d’Initiative Grand Annecy et, fort du soutien de ses proches, il crée Cocoa Valley. Aujourd’hui, l’entreprise compte 8 salariés en Haute-Savoie, 23 employés à temps plein et 158 saisonniers au Cameroun. Un système de permaculture a été mis en place. ‘J’avais besoin de résultats, de concret, je suis ravi. J’ai eu beaucoup de doutes, raconte le producteur de cacao écoresponsable, mais j’ai la chance de partager ma vie avec une femme qui a toujours cru en moi, cela m’a permis de garder le cap.’

Le décryptage de Sophie Michalet. ‘Serges a interrogé le sens de son action. Se lever chaque matin pour une bonne cause tout en ressentant un profond découragement est une problématique courante dans une société du tertiaire, où nos actions ne sont pas directement tangibles. Revenir à une production visible et concrète permet de toucher plus directement le sens de notre action et de répondre plus facilement à la question : “Qu’est-ce-qui manquerait si je ne faisais pas ce que je fais ?” C’est ici la quête de sens qui a fonctionné.’


Frédérique Plouchart, 51 ans, ex-directrice financière dans de grands groupes, aujourd’hui propriétaire d’une maison d’hôtes

Son moteur. L’envie de rendre les gens heureux.

Son parcours. ‘Pendant près de trente ans, j’ai travaillé tellement que je n’avais même pas conscience que ma vie était superficielle. Ma vie sociale était quasi inexistante. Je roulais en Porsche, je jouais au golf… Et puis j’ai fait un burn-out.’ Salvateur. S’arrêter a permis à Frédérique de poser les choses, de comprendre ce qui n’allait plus. ‘Je rentrais le soir sans avoir fait avancer le monde. J’enviais ces gens qui créent, tel un maçon qui construit un toit. Je voulais rendre les gens heureux.’ Elle envisage de se lancer dans la restauration.

Et puis tout s’enchaîne. Elle rencontre ‘l’homme de [sa] vie’, agriculteur céréalier normand, déménage, passe un CAP cuisine et achète un gîte. Le tout à 50 ans. ‘Je n’ai jamais été aussi heureuse. La nature m’apaise, me ressource. Je peux passer une journée dans mon potager, faire des confitures, sans me dire que je travaille. Il m’a fallu de longues années pour trouver ma voie, mais j’avais besoin de ce cheminement. Je suis persuadée que tout ce qui nous arrive dans la vie a un sens, même si on ne le saisit pas tout de suite… Je suis en accord avec moi-même. La simplicité de mon quotidien me plaît davantage que la vie matérielle que j’avais auparavant. Et depuis que j’ai sauté le pas, je n’ai plus jamais été de mauvaise humeur ! Cela a changé ma relation aux autres’, lance-t-elle. Son conseil ? ‘Oser. Le pire qu’il puisse arriver, c’est que ça ne fonctionne pas.’

Le décryptage de Sophie Michalet. ‘Frédérique s’est donné le droit à l’erreur, ce qui lui a permis de rebondir ! Ce qu’elle a probablement conservé de son ancienne vie, c’est une forme de confiance en soi. Sa capacité de transformer une expérience douloureuse en revenant à l’essentiel (l’amour, la nature, la cuisine) et en prenant des risques lui a permis de construire de nouveaux projets.’


Marie Froideval, 38 ans, ex-communicante, aujourd’hui décoratrice et architecte d’intérieur

Son moteur. Ses valeurs et ses passions.

Son parcours. ‘Après des études en lettres et en psychologie, et un renoncement à une carrière de cavalière, ma première grande passion, je me suis tournée vers la communication publique et politique. J’ai passé trois ans dans une entreprise, à Marseille, que je chérissais, avec une histoire et des valeurs auxquelles j’adhérais. En 2012, la boîte a été rachetée et tout a changé, la culture de l’entreprise a été effacée. Une longue bataille s’est engagée, jusqu’au licenciement. Je me suis engagée comme déléguée du personnel, mais me suis épuisée émotionnellement, et j’ai été arrêtée pour surmenage. Sentant l’issue inéluctable, j’ai commencé à préparer mon départ et ma reconversion bien en amont. Je savais que je ne voudrais pas travailler dans une autre agence de communication que celle-là pour des raisons éthiques. Quelque temps auparavant, j’avais monté un blog de décoration qui marchait bien. J’ai donc réfléchi à un métier où je pourrais mettre cela à profit.

L’idée de l’agence de décoration et d’architecture d’intérieur a émergé. Avoir un projet m’a beaucoup aidée à ne pas m’effondrer avec ce licenciement. J’ai cherché une école pour me former, car je suis très “scolaire” et ne voulais pas plus tard souffrir du syndrome de l’imposteur. J’ai suivi les cours de l’école Boulle, via le Greta, pendant plusieurs mois, et nous sommes remontés nous installer à Paris avec mon compagnon. Je me suis également fait accompagner à cette époque par une couveuse d’entreprises, et j’ai reçu des formations en comptabilité, marketing et même communication ! La couveuse m’a été d’une grande aide sur des sujets que je ne maîtrisais pas. Un des éléments clés de cette période a été d’oser demander de l’aide. Le soutien de mes proches, moral et financier, a également été primordial. Enfin, la mise en place d’une organisation très carrée m’a cadrée. J’ai mené cela comme un chef de projet, avec des étapes précises, et surtout beaucoup de travail !’

Le décryptage de Delphine Barré, consultante et coach professionnelle (delphinebarre.com). ‘Il est important de se faire accompagner. Avant de prendre une décision de reconversion, une longue réflexion est nécessaire. Se faire accompagner, comme Marie, sur le plan pratique, psychologique, ou personnel est primordial car se débrouiller seul est véritablement épuisant sur la durée. Mieux vaut également miser sur la méthode des “petits pas” et construire un plan d’actions, étape par étape, plutôt que se fixer uniquement sur l’objectif final, car cela peut tétaniser. Cette méthode aide à retrouver confiance en soi.’


Thibault Dupont, 35 ans, ex-journaliste, aujourd’hui paysan maraîcher

Son moteur. Donner du sens à sa vie.

Son parcours. Thibault Dupont a couvert des conflits armés en Afrique et au Moyen-Orient pendant plus de cinq ans. Résultat  : ‘J’avais de moins en moins foi en mon métier de journaliste, j’avais un sentiment d’impuissance, je ne me sentais plus utile, ça ne me nourrissait plus. J’avais besoin de donner du sens à ma vie.’ Son projet de reconversion mûrit en six mois, en concertation avec sa compagne, Elsa, également journaliste. Leur envie ? ‘De la nature et un métier utile.’ Ils quittent Paris, sa foule et sa pollution, achètent une longère et un terrain de 5 hectares à Saint-Sylvestre de Cormeilles, en Normandie, et se lancent dans le maraîchage bio. Ils engloutissent livres et vidéos sur le sujet. Thibault passe son diplôme agricole, afin d’apprendre les bases du métier. ‘Aujourd’hui, je suis paysan et heureux. Je cultive des légumes bio, je m’organise comme je veux, je suis mon propre patron, je fais mes choix, personne ne me dicte quoi faire. Et aussi… je respire !’ Sa ferme des Gobettes est un succès. ‘Il y a souvent de très bonnes raisons de ne pas se lancer, mais la vie passe vite, assure-t-il. Il faut écouter cette petite voix qui nous dit que c’est le moment et ne pas se laisser paralyser par la peur.’

Le décryptage de Gwenn Battas, consultante RH et coach certifiée. ‘Le désir de reconversion répond bien souvent à une quête de sens. Thibault a su écouter sa petite voix intérieure qui lui murmurait qu’il n’était plus à sa place. Il a mis toutes les chances de son côté  : mûrir son projet, confronter celui-ci à la réalité, s’autoriser le droit à l’erreur, se former.’


Inès Berenguer, 36 ans, ex-dirigeante d’une école d’art, aujourd’hui créatrice et cheffe de projet de Liées, association de lutte contre les discriminations

Son moteur. La transmission.

Son parcours. ‘La charge administrative d’une entreprise, la peur des sanctions, les angoisses… Je passais plus de temps à gérer ma boîte qu’à m’occuper de mes élèves. Or, ce qui m’anime, c’est de transmettre, d’éduquer’, explique cette Lyonnaise qui vient de créer Liées, une association dont ‘le but est de soutenir et former les personnes qui subissent une oppression’. Par le biais de conférences, ateliers, interventions dans des écoles, entreprises, cafés, et même dans l’espace public. Le déclic ? Un graffiti dans la rue : ‘Où sont passés tes rêves d’enfants ?’ Aujourd’hui, ses élèves, enfants, adolescents et adultes, se confient à elle au quotidien.

Certaines histoires sont violentes : maltraitance, viols, agressions… ‘Ce n’est pas en une heure et demie de cours que je pouvais leur apporter quelque chose, il me fallait plus. J’ai toujours voulu aider. Dans mes précédents postes, je savais qu’il y aurait une fin. Avec Liées, je n’en vois pas, je suis convaincue de son utilité. L’éducation, c’est ce qui permettra un monde meilleur. Toutes les luttes l’ont prouvé.’ Si ce changement de cap l’a amenée à réduire son train de vie, elle n’a aucun regret : ‘Je me rends compte que j’ai moins besoin d’argent. Quand on va bien, on n’a plus cette nécessité de combler quelque chose.’ Autre point positif ? Sa santé. ‘J’avais toujours le dos bloqué, des problèmes, des douleurs. Aujourd’hui, je revis, ma santé physique et mentale est au max !’

Le décryptage de Gwenn Battas. ‘Trouver ses propres leviers permet de soulever des montagnes. Eduquer, transmettre, accompagner  : c’est la vocation et la raison d’être d’Inès. Elle a su puiser dans ses expériences passées pour étayer son projet. Ce qui semblera un sacrifice pour les uns (gagner moins d’argent) est libérateur pour elle. Elle s’est dégagée du regard des autres et a su écouter ce que lui disait son corps. Les problèmes de santé sont bien souvent des lanceurs d’alerte qu’il est important d’entendre.’


Caroline de Blignières, 39 ans, ex-directrice en marketing digital, aujourd’hui entrepreneuse

Son moteur. La qualité de vie.

Son parcours. Elle fait partie de ces travailleurs toujours en mouvement, en quête de défis et de projets. Après une école de commerce, Caroline de Blignières commence sa carrière dans une start-up du secteur de la beauté bio, Fleurance Nature. Pendant plus de huit ans, elle développe la marque sur le plan numérique et évolue ensuite vers un poste tourné vers le marketing et le développement produit. ‘C’était génial d’avoir une vision globale de l’entreprise’, se souvient-elle. En 2015, elle et son mari saisissent une opportunité pour s’installer à Dubaï. Elle s’engage alors avec le groupe Chalhoub, expert en retail de luxe. Un poste ‘passionnant, plein de challenge, une expérience grisante’, à la mesure de son énergie. A son retour à Paris, Caroline est embauchée chez Caudalie, où elle apprécie ‘la culture de l’entreprise et l’équipe’. Mais elle se sent ‘étriquée’ dans un poste spécialisé sur un segment, et en décalage avec la vie parisienne. ‘Je n’avais plus envie de poser ces bagages-là, analyse-t-elle. Je ressentais une perte de sens, mais sans véritable crise au boulot. J’étais sollicitée pour de très beaux postes qui m’auraient fait rêver dix ans plus tôt, mais j’allais aux entretiens en traînant les pieds. Je sentais une petite colère récurrente, le sentiment de ne pas être au bon endroit.’

Son mari et elle rêvent du sud de la France. Il trouve un boulot et elle le suit, avec l’idée de monter sa propre entreprise, à laquelle elle réfléchissait depuis longtemps. ‘Ça a été un choix difficile, je ne savais pas si j’étais capable de travailler seule. J’ai fait beaucoup d’insomnies ! Mais je me suis dit qu’il fallait choisir entre qualité de vie et position sociale.’ Après plus d’un an de travail intense et d’études de marché, elle vient de lancer, avec une amie, sa marque de produits pour l’équilibre hormonal féminin, MiYé. ‘Ma devise, c’est un peu “no pain, no gain”. Pour réussir, je me suis retroussé les manches, j’ai rencontré beaucoup de gens, demandé de l’aide, lu des livres d’entrepreneurs, fait des choses qui m’auraient semblé inconfortables, confronté mon point de vue avec d’autres…’ Au bout, la liberté et la satisfaction de mener un projet personnel qui a du sens.

miye.care

L’avis de Delphine Barré. ‘Les émotions ne mentent pas. Tension, irritabilité, manque d’entrain, voire boule au ventre, sont des signes évocateurs d’une perte de sens. Je trouve très positive l’attitude de curiosité et d’apprentissage de Caroline. Attention toutefois au “no pain, no gain”, qui ne correspond pas à toutes les personnalités. Cela peut être intimidant. Il faut rester dans la quête du plaisir, et la réussite peut parfois être plus facile qu’on ne le pense.»


Christine Oden, 48 ans, ex-dirigeante d’une start-up dans les biotechnologies, aujourd’hui consultante et hypnothérapeute

Son moteur. Se retrouver, pour reprendre confiance en elle.

Son parcours. ‘J’ai créé une start-up dans les biotechnologies en 2010. C’était très prenant et excitant. En 2016, nous étions montés à un effectif de 17 salariés. Puis un concurrent américain est arrivé et a pris tout le marché. Nous avons aussi connu des aléas technologiques. Nos investisseurs ont arrêté de nous soutenir et, en quelques mois, l’entreprise a coulé et je me suis retrouvée au chômage en janvier 2017. A cette époque-là, mon mari a aussi décidé de me quitter. Le fameux “DDD” : dépôt de bilan, dépression, divorce ! Ça a été la dégringolade. Mes enfants partaient faire leurs études, tous mes repères s’envolaient. J’avais senti venir les difficultés, mais je prenais sur moi, j’étais sur tous les fronts. Tout a lâché d’un coup et, un matin, je n’ai plus été capable de me lever. Je n’avais aucune perspective vers laquelle me tourner et ressentais un sentiment d’échec et d’imposture. J’ai consulté une psychologue psychothérapeute. Grâce à son aide, je me suis autorisée à prendre du temps pour moi.

J’avais une assurance qui me couvrait pendant neuf mois. Deux amis se sont mobilisés : l’un m’a confié une étude de marché pour son entreprise (je ne sais pas s’il en avait vraiment besoin !) et l’autre m’a proposé un portage salarial pour me pousser à me lancer comme consultante. ‘Ton expérience est précieuse’, me disait-il. J’ai fait quelques missions de conseil sans grand épanouissement, mais cela m’a permis de me relever. Une amie m’a parlé de 60.000 Rebonds, une association qui accompagne les entrepreneurs en post-liquidation. J’ai candidaté et on m’a mise entre les mains d’une coach, pour huit séances sur plusieurs mois. Elle m’a permis de me reconnecter avec des choses qui avaient du sens pour moi. J’avais découvert l’hypnose avec ma psychologue et j’ai suivi une formation pour pouvoir installer mon cabinet d’hypnothérapeute et conseil en nutrition. A l’origine, je suis ingénieure en biochimie et nutrition. Un parrain bénévole de l’association m’a soutenue jusqu’à l’ouverture du cabinet, en janvier 2020. Il m’a aidée à reprendre confiance dans mes capacités, et m’a incitée à garder à mi-temps une activité de consultante. J’accompagne aujourd’hui la création d’un nouveau projet dans les biotechnologies. Mes amis ont été déterminants. S’ils n’avaient pas insisté pour m’aider et me pousser, je n’aurais pas trouvé les forces pour rebondir. Il y avait tout à reconstruire !’

L’avis de Delphine Barré. ‘Christine a bien déroulé les étapes pour rebondir. D’abord, “s’autoriser” à prendre du temps pour soi, c’est essentiel. Certains veulent retrouver vite un emploi et la sécurité, mais il est important de se reconnecter à soi. Cela peut passer par renouer le lien avec son environnement ou simplement par apprendre à libérer son agenda. Même si l’accompagnement et le soutien de l’entourage sont importants pour ouvrir le champ des possibles, attention aux amis qui nous “poussent”. L’intention est bonne, mais pas toujours en accord avec ce dont on a besoin ou envie. Il faut écouter sa voix profonde.’